Le projet
Pourquoi ce projet ?
Les Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales (PPAM) désignent un ensemble botanique hétérogène de plantes utilisées pour leurs qualités aromatiques, condimentaires ou médicinales, comprenant des espèces annuelles ou ligneuses pérennes.
Le pourtour méditerranéen concentre la majeure partie des surfaces de lavanderaies et des surfaces cultivées en AB caractérisées par une diversité de production dont les sauges officinales et sclarées, les thyms, romarins, mélisse et menthe poivrée.
La production de PPAM est confrontée à plusieurs enjeux, d’ordres climatique, agronomique mais aussi sociaux et économiques, avec des demandes fortes pour des modes de production durable d’un point de vue environnemental. L’agroforesterie, que l’on peut définir ici comme l’association entre arbres et plantes aromatiques, peut être l’un des leviers à mobiliser pour répondre à ces enjeux.
Changement climatique, quelles solutions ?
Le changement climatique, à travers des hausses des températures estivales, des sécheresses plus fréquentes et des précipitations plus intenses qui contribuent à l’érosion des sols, a un effet fort sur la culture des PPAM en Méditerranée.
L'agroforesterie peut permettre de tamponner certains extrêmes climatiques, par le tamponnement des extrêmes journaliers de température de l’air et du sol, ou la réduction de la vitesse du vent à l’intérieur des parcelles. Il n’existe cependant actuellement que peu de références techniques et scientifiques sur ces aspects microclimatiques, et sur les phénomènes de compétition et facilitation entre arbres et cultures au sein de tels systèmes.
Biodiversité et services écosystémiques
L’agroforesterie implique la diversification des espèces cultivées sur une parcelle, et peut entrainer une hausse de la biodiversité, en proposant de nouveaux habitats, ou en jouant le rôle de corridor écologique. On pourrait également s’attendre à pouvoir bénéficier d'auxiliaires de cultures.
Bio-agresseurs
Pour certains ravageurs de cultures, comme la cicadelle vectrice du phytoplasme du Stolbur, causant le dépérissement du lavandin, des tests d’enherbement inter-rangs ont montré une forte réduction de ses déplacements et de la transmission du pathogène. Ainsi, le cloisonnement des parcelles par des haies basses peut également contribuer à diminuer la pression de ce type de phytophage. Il est également possible d’augmenter la lutte biologique par conservation grâce à des zones non cultivées, que constituent les haies.
Pollinisation
L’association d’arbres fruitiers avec des PPAM peut également améliorer le service de pollinisation en favorisant la diversité des pollinisateurs, qui est l’un des principaux facteurs expliquant la productivité de certaines essences.
Quels enjeux territoriaux ?
Incendie
En revalorisant des terres agricoles abandonnées et embroussaillées et en créant des espaces arborés à faible densité mais cultivés, l’agroforesterie constitue des bandes tampons peu sensibles au feu que l’on peut considérer comme de réelles coupures vertes.
Revalorisation des friches agricoles
Une proportion importante des terres en friche est abandonnée car les sols sont relativement pauvres et surtout sans possibilité d’irrigation. La production de PPAM, peu exigeantes en eau et nutriments, associée aux vergers en sec peut constituer une forte opportunité de reconquête de la friche et d’accès au foncier pour des porteurs de projets sans terre.
Recherche participative
La démarche de recherche que nous avons choisie dans le projet ARBRAROMATIX se veut « participative ». L’objectif est de travailler collectivement à la définition des questions de recherche et à l’orientation du projet, mais aussi à la création de dispositifs expérimentaux intégrés aux exploitations agricoles. Les partenaires souhaitent ainsi concilier l’évolution du projet avec les motivations et objectifs des différentes parties prenantes.